Chez nos voisins
On voulait de l’aventure, et bien elle commence à la sortie de Mulhouse. Rien de mieux pour commencer une journée que des averses de cinq minutes sous une chaleur à crever. Et pour pimenter le tout, des travaux bloquent le canal sans indiquer d’itinéraire alternatif… C’est donc à coup de GPS que nous finissons par quitter la ville.
Après quelques heures de pédalage, nous passons en territoire suisse. Enfin, heureusement que le panneau de l’entrée de la ville nous l’apprend, car avec l’ouverture des frontières, on ne peut pas dire que l’on s’en était vraiment rendu compte. On traverse la ville rapidement, notre premier hôte étranger nous attend avant la nuit.
Nous quittons la Suisse pour l’Allemagne. Une première fois. Car cette seconde journée sera ponctuée d’une demi-douzaine de ces passages de frontières. Les panneaux pour vélo nous mènent à tour de rôle sur les Eurovélo 6 et 15 à chaque franchissement du Rhin. Nous favorisons quand même l’Allemagne. La portion suisse étant très courte, cela nous a évité de changer des monnaie pour nos achats quotidiens.
La barrière de la langue est apparue plus vite qu’espérée. Les Allemands que nous avons croisé sont très peu, voir pas du tout, anglophones et leur envie de communiquer n’est pas débordante… Cependant, notre hôte warmshower faisait exception à la règle, s’essayant même au français, ainsi que deux bonnes âmes qui nous ont gentillement accompagné, ne pouvant pas nous indiquer clairement la route.
Une autre galère inattendue se dessine. Au fur et à mesure que nous cherchons un camping, deux variables communes semblent tous les lier : ils sont hors de prix et bondés. Exemples. Une facturation commune en Allemagne se compose de : 6,50€ par personne + 4,50€ pour la tente, 2€ de douches, 0,70€ de taxes de séjour et, optionnellement, 4€ de wifi. Soit un total minimal de 20,90€ ! Comparer aux 6,75 euros payés à Beaulieu-sur-Loire pour le même service, merci bien… Bon, on prend le moins cher pour comparer en toute mauvaise fois, mais quand même. Concernant le remplissage à outrance, hormis ceux qui ont la décence de refuser du monde, on nous a quand même proposer de pauser la tente sur… l’aire de jeux pour enfants ou le terrain de volley. True story. Finalement, à chaque problème sa solution. Nous avons donc pu dormir dans le jardin d’un propriétaire terrien compréhensif, dans un camping municipal gratuit et dans un champs.
Les nuits dans la nature révèlent quand même une vérité douloureuse. Nous ne sommes pas égaux. Pas égaux face aux piqûres d’insectes car si Laura est épargnée, Vincent est littéralement mangé vivant, avec pas moins de 17 morsures et un petit doigts de la taille d’une knacki.
Après avoir quitter les rives du lac Constance, le relief se dessine. Les étapes se font plus courtes au fur et à mesure que le dénivelé augmente. Mais les paysages sont de plus en plus beaux, avec ces collines arborées ou autres falaises bordant le Danube. Nous remontons maintenant légèrement vers le nord en direction d’Ulm avant de poursuivre notre route vers l’Est.
Au rayon des découvertes, le sport national allemand semble être la descente du Rhin. Propre et aménagé, nous avons croisé bon nombre de personnes équipés d’un sac étanche remontant à pied le fleuve pour s’y jeter plus haut afin de redescendre tranquillement, avec le courant, à leur point de départ. Un bon moyen alternatif pour aller bosser.
Nous avons également été surpris par le système de recyclage des bouteilles plastiques. En effet, en sortant d’un supermarché, on constate avoir payé 0,25€ supplémentaire par bouteille d’eau. Il s’agit en fait d’une consigne appliquée à chaque contenant et dont tout consommateur peut se faire rembourser en les déposant dans des machines-conteneur disponibles dans la plupart des supermarchés. Il est vrai qu’on se demandait ce que faisait tous ces gens entrant dans le magasin avec un caddy rempli de bouteilles vides… Au final, ce système est plutôt séduisant. La somme de 0,25€ peut paraître importante (pensez à quelqu’un prenant un pack d’eau minérale, un de soda et un de jus de fruits par semaine) mais au final, il ne s’agit que d’un roulement d’une course à l’autre, pour un consommateur appliqué. Alors si cette technique peut favoriser le recyclage, nous votons oui !
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