On a testé le wwoofing

Après trois ans en région parisienne, nous avions besoin d’une pause dans nos vies de citadin. Afin de retrouver un peu la nature qui fait cruellement défaut à la vie francilienne, nous avons choisi de tester le wwoofing.

Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe est simple. Pour quatre heures de travail quotidiennes, un exploitant agricole à la fibre écologico-sociale vous accueille chez lui où vous êtes nourri, logé et blanchi. Pas contre mettre la main à la pâte, c’était décidé : nous allions bosser pendant nos vacances.

Tout commence avec l’adhésion à l’association Wwoof France (35€ par an pour deux). Elle donne accès à la liste des exploitants accueillant les woofers. Vous pouvez également adhérer Wwoof World, qui vous donnera un accès à la liste internationale pour partir à l’aventure à l’étranger. L’association permet de donner un cadre à votre arrivée dans l’entreprise, car, en France, il n’a pas de statut légal. C’est un contrat moral entre vous et les personnes qui choisissent de vous accueillir basé sur la charte du wwoofing.

Nous avions deux mois de libre devant nous et des motos qui n’attendaient que de prendre la route. Les fermes ont été choisies en fonction du projet et de la localisation.

Nous avons privilégié le maraîchage. C’est un domaine qui nous intéresse particulièrement, et c’était l’opportunité de voir différents projets (vente au marché, paniers, AMAP…) et à différents stades d’évolution (personnes qui débutent, qui se développent et en fin de carrière).

Le second critère était géographique. Un impératif, la mer ! Passer ses vacances à travailler, oui, mais autant pouvoir profiter de la mer.

Si les textes des annonces nous ont aidé à choisir parmi toutes les offres de wwoofing, le feeling était aussi une part importante dans le choix. Après plusieurs contacts emails et téléphoniques, nous avons pu organiser nos deux mois sur trois fermes situées dans l’ouest de la France (Loire Atlantique, Morbihan et Vendée) pour des durées respectives de quatre, deux et trois semaines.

Voici le compte rendu de notre expérience.

Le travail

Si la convention du wwoofing donne les bases, la réalité sur place peut beaucoup varier. En gros, nos journées de travail sont allées de deux à huit heures par jour. Certaines fermes nous faisaient travailler le weekend, d’autres non. Le travail en lui-même est également très variable. Nous avons fait du désherbage, des semis, des plantations, des récoltes, de la tenue de cultures, du montage de serres, du marché, des paniers, du tracteur… Tout dépend de ce dont votre hôte a besoin et de l’investissement que vous souhaitez y mettre. Sans contrat de travail, ce n’est que discussions et respect mutuel.

Sous les serres des tomates
La vie sauvage de la ferme
Les paniers bio en vente à la gare

Les gens

Plus que le travail, le rapport aux gens est déterminant pour que l’aventure se passe bien. On travaille ensemble, on mange ensemble, on vit ensemble. Vivre chez l’autre peut être compliqué car on entre dans son intimité. Les affinités se créent parfois facilement, parfois moins. Nous avons énormément appris à leur contact, tant sur la réalité du travail de la terre que sur la situation économique globale de l’agriculture ou de l’élevage. Sans oublier les discussions endiablées autour d’un apéro ou d’un bon repas sur l’environnement, le «système», le bonheur, la vie…

La vie

Les petites journées de travail laissent beaucoup de temps pour visiter la région ou tout simplement flâner en bord de mer ou à la ferme. L’hébergement offre divers niveaux de confort et d’intimité avec ses hôtes. Ils peuvent être plus ou moins présents suivant la distance de leur lieu de vie par rapport à l’exploitation. Nous sommes passés par une caravane, un mobile-home puis une maison (entière). C’est finalement, le côté «roots» de la caravane nous a le plus plu malgré sa chaleur et son étroitesse. Se doucher en faisant des flexions à son charme. Deux des fermes disposaient de vélos pour les wwoofers, ce qui était parfait pour aller à la plage et découvrir les environs. C’est d’ailleurs durant cette période que nous avons découvert l’Eurovélo 6 mais c’est une autre histoire.

Il était aussi sympa de pouvoir récupérer à volonté tout et n’importe quoi dans la ferme pour cuisiner. C’était vraiment agréable de pouvoir découvrir toute sorte de légumes (mêmes anciens) et d’aromates, ou de lancer des phrases comme :
– Je mangerais bien des patates/poivrons/tomates/épinards…
– Bouge pas, je vais en chercher dans le jardin !
Pendant ces deux mois, nous avons vraiment très bien manger. Ça a été une sacrée cure de légumes (bio) ! Très peu de viande mais de bons fruits, produits locaux, poissons et fruits de mer… [note – c’était deux ans avant le début de notre vie vegan et à sûrement participer à notre changement de régime]

Un de nos lieux de villégiature du wwoofing

Ce que l’on retiendra du wwoofing

Au final, ces deux mois ont été une expérience magnifique que nous n’avons aucun mal à qualifier de vacances. Ils nous ont vraiment fait du bien physiquement et moralement. Le contrat a été rempli du côté de nos hôtes qui nous ont très bien accueillis. La charge de travail et l’accueil peuvent bien sûr varier mais il suffit souvent de bien communiquer en amont sur les besoins et les envies de chacun pour éviter les malentendus ou les mauvaises surprises. Avoir multiplié les expériences, les contacts et les points de chute nous a permis d’en profiter un maximum. Ça nous donnait également la sécurité de ne pas se retrouver « bloqués » dans un endroit pendant deux mois où nous ne nous sentirions pas bien. Bref, le wwoofing, c’est que du positif !

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