Comment partir léger en voyage vélo
Si vous avez déjà croisé des cyclotouristes, vous avez dû remarqué la configuration standard qui équipe leur vélo de voyage. Deux sacoches devant, deux derrière, une au guidon et un sac étanche sur le porte-bagage. Heureusement, tout cela n’est bien souvent pas nécessaire ! Pour partir léger, il convient de faire des choix. Voyons lesquels.
Tout cet équipement fait bien souvent parti de l’imaginaire collectif. Régulièrement, on rencontre des personnes souhaitant voyager à vélo qui l’ont ou cherche à l’acquérir… Sans même se demander s’ils en ont réellement besoin. Lorsque j’ai traversé les Pyrénées, j’ai croisé en haut d’un col un couple d’Allemands avec tout l’attirail évoqué précédemment. Nous avons rigolé en comparant à celui que que je transportais. Mais au final, j’étais bien content de mes choix lorsque je croisais les balises kilométriques indiquant parfois plus de 10% de dénivelé…
Une des grandes forces du voyage à vélo, c’est sa flexibilité à s’adapter à tous les projets, toutes les envies et tous les budgets. Partir léger est possible, mais il faut surtout en avoir envie.
Les raisons du sur-poids
Qu’on le choisisse ou qu’on le subisse, le surpoids a une incidence chaque jour du voyage. À l’arrêt, en compliquant les manœuvres. En mouvement, demandant plus d’effort pour avancer. Certains s’en accommodent très bien parce qu’il est dû à des extras qui vont améliorer leur confort : un tabouret pliable pour les soirées bivouac, un matelas plus épais, un livre voir une guitare… On a tout vu. D’autres vont ressentir de la frustration de rouler trop tranquille ou de devoir raccourcir les étapes. Il peut être alors judicieux de partir plus léger. Et pour cela, deux critères vont jouer.
Le prix, comme souvent
Déjà, me prix, bien sur. Tout l’équipement du cyclotouriste existe en fonte, en adamantium, et dans toutes les variantes possibles et imaginables entre les deux… Si n’importe quel matériau peut dans l’absolu permettre de voyager à vélo, le prix que vous pourrez/accepterez de payer pourra diviser par deux ou trois le poids de chaque objet. C’est injuste, mais c’est comme ça.
La peur du manque
Pire que le prix, il y a la peur de manquer de quelque chose. Elle va vous faire empaqueter beaucoup d’objets et certains d’entre eux ne ressortiront pas de vos sacoches d’ici votre retour. Avant le départ, on s’imagine facilement le pire scénario sans tel ou tel objet soi-disant indispensable. Le fameux « au cas où ». Le fait est qu’en situation de mobilité, nos besoins ne sont pas les mêmes que dans notre vie sédentaire. Il faut donc s’adapter. Le meilleur des atouts pour se décider reste alors l’expérience. Mais si vous avez tout de même embarqué plus que nécessaire, vous pouvez toujours renvoyer un colis à des proches pour vous en débarrasser.
Partir léger, c’est choisir d’amener le minimum (ou presque)
Si vous risquez d’avoir, comme 99% d’entre nous, une limite de budget, il faudra donc préparer avec soin la liste de votre équipement. Et la meilleure chose à faire sera donc de s’affranchir de cette peur du manque. Lors de notre premier voyage, nous avions les quatre sacoches traditionnelles chacun plus un sac étanche de 60 litres. Onze milles kilomètres plus loin, nous nous satisfaisions d’une sacoche chacun et d’un baluchon commun. Qu’est-ce qui a changé ? L’expérience et l’organisation. Voici ce qui a été enlevé et ce qu’il restait dans nos sacoches.
Pour le bivouac
Le matériel de camping a peu évolué. Nous avions déjà choisi d’investir dans une tente légère (1,6kg) et nous prenons toujours nos matelas pour bien dormir. Nos sacs de couchage ne sont pas très chauds mais légers. Si besoin à certaines époques de l’année, on complète avec une tenue pour la nuit. Le petit réchaud tient lui dans la popote et la taille de la bouteille de gaz adaptée à la durée du voyage. On favorise même le mini feu de camp pour les sorties de quelques nuitées.
Pour le cycliste
Notre quantité de vêtements a au moins été divisée par deux. En faisant des petites lessives quotidiennes, nous n’emportons qu’une tenue de rechange avec nous. Une tenue longue et une veste de pluie peuvent compléter notre garde robe. Et l’hygiène sur la route, c’est important, mais pas forcément encombrant. On laisse donc à la maison ses produits de beauté ou son rasoir électrique pour aller à l’essentiel.
Pour le vélo
Nous faisons en sorte de partir avec des consommables en bon état. Cela nous a permis de laisser à quai bon nombre des pièces de rechanges. Initialement, on avait quasiment de quoi refaire une transmission complète, des jeux de roulement… Au final, pour les périples hors de la civilisation, une chaîne, une paire de patins, voir un pneu de secours, peuvent être nécessaires. Pour les autres, la grande majorité, on peut trouver des pièces pour dépanner partout, de la boutique locale ou supermarché. De quoi prendre la route sans s’encombrer.
Se libérer (du poids) des objets pour gagner en liberté
Partir léger, ce n’est pas une obligation. C’est une des possibilités du voyage à vélo qui va avec ses avantages et ses inconvénients. Pour notre part, ce gain de poids et de place nous permet d’utiliser pleinement une sacoche pour la logistique quotidienne. Nous sommes libres de transporter un peu de nourriture et d’eau pour quelques jours d’autonomie par exemple, ou d’être moins handicaper dans les secteurs vallonnés.
Demandez-vous : si les chances d’utiliser cet objet sont minces, suis-je prêt à m’en passer pour éviter de le transporter durant des semaines/mois pour rien quitte à galérer un peu le temps de l’acheter sur place si besoin ? Au final, notre liste en a été considérablement réduite. Et de toute façon, il est souvent possible de se procurer directement dans les régions traversées les objets qui nous manqueraient.
La tendance du bikepacking
Pour sauter le pas, pourquoi ne pas laisser à la maison nos bonnes vieilles sacoches leurs porte-bagages pour s’équiper façon bikepacking ? Plusieurs fabricants proposent aujourd’hui toute sorte de sacoches : guidon, selle, cadre… Leurs avantages sont multiples : meilleure intégration au vélo (encombrement), centre de gravité plus « centrale », poids réduit… Si leur contenance est plus faible, une combinaison de l’ensemble des modèles permet largement d’emporter l’essentiel. C’est donc une bonne alternative pour s’imposer un voyage léger.
Pour aller plus loin…
Nous avons rencontré des gens qui partaient trois semaines avec un mini-sac à dos uniquement… Si dormir enroulé dans une moustiquaire, manger des snacks à tous les repas, ou ne pas changer de tenues de jour comme de nuit ne vous dérangent pas, alors vous pourrez facilement partir léger. Bien sûr, cela est plus évident pour certaines destinations ou époques de l’année que d’autres, l’impact du climat sur l’équipement n’étant pas négligeable. Mais le plus important reste que vous soyez heureux de votre expérience de voyage à vélo. C’est donc à vous de trouver le rapport poids/rendement/confort qui correspond à votre projet et à vos envies !