Quel budget pour son voyage à vélo
Certainement l’une des questions les plus souvent posées sur nos voyages à vélo. Ils ont un coût financier qu’il faut assumer, sans rentrée d’argent parfois plusieurs mois. Le budget doit donc être estimé au plus juste avant le départ sous peine de devoir improviser…
Prendre du temps pour vivre, loin de toutes les contraintes sociétales contemporaines, semble déjà avoir de quoi en effrayer certains. Alors rajoutez l’argent dans l’équation et vous obtenez un cocktail d’anxiété sans pareil. Mais un voyage à vélo n’a pas pour objectif de vous ruiner, ni de ne laisser partir que les plus aisés d’entres nous. Tout le monde peut voyager à vélo. Il faut pour cela avoir une idée précise de son projet pour en estimer le coût. Et être prêt à faire des concessions si besoin pour se rapprocher de son budget.
Combien coûte un voyage à vélo ?
Un voyage à vélo va impliquer des frais d’avant le départ à votre retour. Voir parfois un peu plus si vous décidez de tout plaquer avant de partir et qu’une période de transition sera nécessaire ensuite pour retomber sur vos pieds. Plusieurs critères sont donc à prendre en considération : l’équipement déjà en votre possession ou non, l’hébergement, le coût de la vie dans le(s) pays traversé(s) et bien sûr, la durée du voyage.
L’équipement
Le coût de l’équipement nécessaire à un voyage à vélo est très variable. Des produits d’entrée de gamme à l’extrémité opposée, les prix peuvent être multipliés par 10 sans problème. Cependant, comme nous l’expliquions dans cet article spécifique au vélo, il est possible de s’équiper sans dépenser une fortune, notamment en se tournant vers le marché de l’occasion. Et même si vous investissez dans du matériel qui a vécu, qu’il soit un peu moins performant ou un peu plus lourd et encombrant, au final, rien qui vous empêchera d’aller au bon vous semble. Et c’est bien ça le plus important. De plus, tout ce matériel s’amortit sur plusieurs années, ce qui n’impacte que partiellement le prix d’un voyage précis. Vous pourrez également choisir de monter en gamme progressivement en fonction du renouvellement du matériel ou de besoins spécifiques. Prévoyez une enveloppe pour équiper le vélo (sacoches, accessoires…) et une pour le cycliste (tente, réchaud, vêtements techniques…).
L’hébergement
En voyage à vélo, plusieurs solutions s’offrent à vous : chambres d’hôtes, hôtels, camping… ou bivouac. En gros, des solutions payantes d’un coté et le bivouac, lui, gratuit. Selon vos préférences en terme de confort ou votre envie de liberté et d’autonomie, le budget de votre voyage en sera fortement impacté, qu’il dure une semaine ou six mois. Par exemple, quand nous avons parcouru la Loire à vélo, les tarifs des campings croisés allaient de 5 à 16 euros la nuit et les chambres d’hôtes tournaient autour de 60/70 euros. Proportionnellement au budget global, même à 5 euros la nuit, c’est un des postes qui peut être le plus important alors qu’il ne sert pas à avancer mais à… dormir. Nous, on a choisi le bivouac majoritairement car on préfère partir plus longtemps avec la même somme. Et passer la nuit seul(s) devant un feu de camp sous la voie lactée, ça n’a pas de prix.
La destination
Le choix des régions ou pays que vous allez traversés va aussi jouer un rôle dans la prévision de votre budget. Rien qu’en France, passer une semaine sur la côte d’Azur et une dans la Creuse ne va pas demander la somme. Il en est de même pour les commerces. Alors avant de partir, regardez des tarifs sur le site internet des prestataires dont vous aurez besoin. Renseignez vous aussi sur le coût de la vie en général pour estimer votre pouvoir d’achat. L’Europe offre un merveilleux terrain de jeu avec des typologies de paysages très variées, une liberté de mouvement dans l’espace Schengen et un réseau de bus et de train performant pour aller ou revenir de ses quatre coins rapidement.
La durée
Qui choisit réellement la durée d’un voyage à vélo ? Est-elle dictée par vos envies ou votre budget ? Chacun aura une réponse qui lui est propre. Ce qui est sûr, c’est que budget et durée sont étroitement liés. À vous de choisir où placer le curseur entre dépenses quotidiennes et budget global, pour vous offrir des extras ou prolonger la durée de votre voyage.
Comment financer son voyage à vélo ?
Établir ses prévisions budgétaires est la première étape. Maintenant que vous avez une idée de somme nécessaire, il vous faut l’obtenir ! Différentes solutions s’offre à vous, et peuvent impacter la date de votre départ. Il est donc important de s’y pencher en amont. Voici quelques pistes de réflexions.
Économiser avant le départ
Sûrement la solution la plus simple. Travailler, mettre de coté et quand l’enveloppe atteint le budget prévisionnel, mettre les voiles ! C’est certainement la solution la plus sûre mais attention au report que cela peut causer. Il ne faudrait pas que votre motivation vous abandonne avant pouvoir prendre la route alors soyez cohérent entre vos capacités financières et vos envies.
Travailler sur la route
Travailler en voyage, ça se fait. Combien de backpackers partent avec un visa PVT en poche ? Bon, nous, on ne préfère pas. Profiter au maximum de la découverte d’une région ou d’un pays nécessite du mouvement plutôt qu’une nouvelle routine vélo-boulot-dodo. Mais sur un très long voyage, c’est une option. Cependant, la législation varie d’un pays à l’autre et peut ne pas faciliter ce type de projet. Les barrières de la langue ou de la culture peuvent aussi être un frein.
Pour les indépendants dans le monde du digital, il est également possible d’envisager de consacrer quelques heures par jour ou par semaine à vos clients réguliers. Si un petit ordinateur et une connexion internet vous permettent de subvenir à vos besoins sur la route, cette solution mérite réflexion.
Trouver des sponsors
La solution fantasmée par de nombreux de voyageurs. Le problème est justement que beaucoup trop de personnes sollicitent aujourd’hui les marques et équipementiers. Il devient très difficile de se faire entendre dans le flow ininterrompu de dossiers qu’ils reçoivent. Si vous avez un projet hors-norme, pourquoi ne pas essayer. Mais ne misez pas tout là-dessus.
Quelques astuces pour optimiser son budget
Vous l’avez compris, tout voyage demande un minimum de budget. Si vous n’avez pas une grosse marge de manœuvre, voici comment être sûr de rester dans les clous !
Avant de partir, acheter votre matériel (au moins une partie) d’occasion. Regardez sur les sites dédiées ou les groupes sur les réseaux sociaux. En étant aux aguets, vous trouverez plein de bonnes affaires.
Une fois sur la route, tentez le bivouac. Pour voyager longtemps, dormir gratuitement aide beaucoup. Et si vous voulez vous lancer progressivement, commencez en demandant aux locaux que vous rencontrerez de poser la tente dans leur jardin, champ ou grange. En version digitale, ça donne Warmshowers.
Vous avez trouvé une région qui vous plait et voulez l’explorer sans pour autant faire une croix sur la suite de votre voyage ? Pourquoi ne pas regarder si des fermes locales font parties du réseau wwoofing. En travaillant quelques heures par jour, vous serez nourris, logés et aurez du temps pour profiter du coin. On a testé, on a adoré.
Enfin, pour un budget mesuré, oubliez les pays au coût de la vie élevé. Pour quelques jours en Scandinavie, vous pouvez passer un mois dans les pays de l’est européen. C’est l’occasion de sortir des sentiers battus et d’aller visiter nos voisins. Surtout qu’un trajet d’une journée en bus peut permettre de vous déposer dans une grande ville pour pas bien cher et pour un bilan carbone bien plus acceptable que l’avion.
Prêt à partir ?
Voilà vous avez toutes les informations pour estimer le budget de votre voyage. Qu’il soit important ou non, prévoyez toujours une marge de sécurité. Une casse matérielle ou un besoin urgent de rentrer à la maison doivent pouvoir être assumés financièrement pour rouler serein.
Pour vous donnez une idée, au cours de nos différents voyages, nous avons dépenser en moyenne 15 euros par jour à deux. Pour cela, nous avons choisi des solutions économes comme le bivouac ou la cuisine au réchaud. Et au final, on dépense moins par mois que le montant de notre loyer !