Le challenge du Zéro déchet
Tout commença avec une prise de conscience. Partout où nous allons, les déchets sont omniprésents : le papier toilette derrière un bosquet dans les Pyrénées, les plages jonchées de plastique en Asie, les décharges ouvertes sur des kilomètres en Europe de l’est, le bord des routes lors de nos balades du week-end…
Si nous avions déjà conscience que notre environnement était souillé à ce point, nous nous rendons alors compte que nous faisons partie intégrante du problème. Certes, nous ne pourrions pas imaginer laisser un emballage sur place après un pique-nique champêtre. Certes, nous aimerions casser les dents aux fumeurs jetant leurs mégots à tout va sans le moindre scrupule. Et pourtant, au delà des incivilités, le problème est ailleurs. Car avant de gérer les déchets, il suffirait de ne pas les produire.
Le traitement des déchets nous semble aujourd’hui problématique. Sous le saint principe du recyclage, les gouvernements et industriels détournent le sujet. Car d’une part, ce système est très énergivore : les collecter, les acheminer, les transformer, tout recommencer… et produit donc lui-même sa (bonne) dose de déchets. D’autre part, et surtout, parce qu’il évite aux industriels d’évoluer et aux consommateurs de se responsabiliser.
Les actions
Adeptes de la part du Colibri, nous décidons que tout cela doit cesser. Commence alors un long chemin de croix. Parce que rien n’est fait aujourd’hui pour faciliter les alternatives au tout-emballé. Mais nous allons essayer d’intégrer le Zéro déchet dans notre vie de citoyen-consommateur.
On commence avec l’alimentation en se procurant des sacs en coton. Très légers, compacts et résistants, ils nous accompagnent aux courses et au marché. Nous favorisons donc les produits en vrac dont l’offre est plutôt riche aujourd’hui. Nous boycottons ensuite autant que possible les produits transformés. Ceux-ci sont les meilleurs représentants du sur-emballage : du carton marketé, des contenants en plastique, des films ou sachets par dessus… Bref, impossible à envisager.
Ensuite, nous nous attaquons aux produits ménagers : finis les divers détergents, place au bicarbonate de soude et au vinaigre blanc ! Tout y passe : la salle de bain, les toilettes, la cuisine, les vitres, le sol, le linge… Les contenants de ces deux produits sont encore à bannir bien sur mais nous ne les avons pas trouvé en vrac pour l’instant. Mais vu leur durée de vie, on estime réduire d’au moins cinq fois les emballages à ce sujet. Et petite astuce : une simple goutte d’huile essentielle casse l’odeur du vinaigre !
Puis est venu le tour des cosmétiques : adieux gels douches et shampooings, eux qui nécessitaient un nouveau flacon tous les mois. Aujourd’hui, on alterne entre savon de Marseille et savon d’Alep qui sont vendus à nu. Pour les cheveux, nous sommes passés au no-poo. Pour les oreilles, à l’oriculi, une sorte de cure-oreilles. Il reste le dentifrice et le déo pour lesquels nous avons essayé des recettes maisons sans encore avoir trouver celle qui nous correspond. Et quand nous serons des Jedis du Zéro déchet, nous nous attaquerons également au papier toilette (mais en voyage, il y a déjà le pee-rag).
Le bilan d’un an de (presque) Zéro déchet
Avec ces quelques mesures, qui se sont mises en place progressivement sur plusieurs mois, nous produisons aujourd’hui un sac poubelle d’ordures ménagères de 10 litres toutes les quatre à six semaines environ. Certains produits ne sont malheureusement disponibles que sous plastique. En parallèle, nous produisons environ 10 litres de déchets végétaux à destination du composteur local par semaine, ainsi que 5 litres de déchets recyclables comme le verre et des cartonnettes par semaine. Pas encore zéro déchet, mais on s’en rapproche !
ÉDIT – En 2019, pour aller plus loin, nous avons pesé nos poubelles. Ce sont 11,6kg d’ordures ménagères que nous avons produit, soit un peu moins d’un kilo par mois. L’objectif sera maintenant de ne pas exploser ce chiffre malgré l’arrivée de notre fille. Pour ça, on commence par les couches lavables.
Au final, cette démarche ne nous a pas particulièrement impacté logistiquement ou financièrement. Nous cuisinons nos repas sur une base de produits frais, ce qui, bien que plus chronophage, est quand même bien meilleur au goût et pour la santé. Nos toilettes ne sont pas moins propres qu’avec l’habituel gel bleu chimique. C’est plutôt en amont que nous avons changé en se demandant, à chaque fois que l’on se saisit d’un produit emballé, si on ne pourrait pas lui trouver une alternative. Et si notre production de déchet ne sera probablement jamais nulle, les progrès réalisés sont visibles rapidement et très encourageants, ce que apporte une bonne dose de fierté.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, nous vous conseiller la lecture du blog de la Famille Zéro déchet qui a été un vrai coup de pouce à notre démarrage.