La Vélo Francette #1 : à la découverte de la Normandie

L’aventure commence, comme souvent, dans le train. L’intercité qui doit nous mener à Caen est pris d’assaut par les cyclotouristes, principalement retraités, partant pour une dernière sortie de l’année. Presque tout le monde rejoint la Vélo Francette.

Au total, quatre autres couples et un intrus nous obligent à caser onze vélos dans l’espace rikiki qui leur est attribué… Bref, il fallait voir la tête du contrôleur. Nous arrivons tout de même à bon port. C’est la veille du départ officiel, nous n’avons qu’à rejoindre Ouistreham, acheter quelques provisions et faire le plein d’eau pour être fin prêt le lendemain !

Jour 1 : Ouistreham, Caen, Thury-Harcourt, Saint-Rémy (50km)

Nous partons sous la grisaille qui nous accompagnera la majeure partie de la journée. De Ouistreham, nous ne garderons pas un grand souvenir. Un petit tour sur la plage, du centre-ville, puis nous cherchons la traditionnelle borne indiquant le départ des vélos-routes connues. Mais rien ici, un simple panneau routier indiquant sobrement « Vélo Francette ». Au moins, nous savons que nous sommes au bon endroit.

Bien que nous n’ayons pas roulé aussi chargé depuis un moment, nous retrouvons nos repères rapidement. Après, quand on dit chargés, on veut dire qu’on a deux sacoches chacun, à peine remplies. L’une pour les vêtements de Laura, une autre pour ceux de Vincent, une pour l’équipement de bivouac, et la dernière pour la nourriture nécessaire pour une journée. La tente est quant à elle sur le porte paquet avant du vélo de Vincent. Du coup, pour un voyage vélo de dix jours, ça reste assez light.

La première ville-étape de la Vélo Francette, Caen, est atteinte après une quinzaine de kilomètres. Le parcours est bien fléché, le revêtement de bonne qualité, la route parfaitement plane. Nous les avalons rapidement et nous élançons vers la suite.

La vélo-route longe une ancienne ligne de chemin de fer. L’Orne, en contrebas, nous offre de beaux paysages avec les collines la surplombant.

Nous nous arrêtons faire le plein au supermarché de Thury-Arcourt. Le rythme est tranquille mais l’appétit se creuse ! On pique-nique au bord de la rivière en regardant des ouvriers travailler. Et oui, tout le monde n’est pas en vacances.

Quelques kilomètres seulement plus tard, on s’arrête sur une aire de pique-nique. L’herbe est épaisse, les arbres font de l’ombre, et il y a des tables. Suffisant pour nous faire dire que le coin fera un excellent spot de bivouac !

Ouistreham, départ de la Vélo Francette
Le vélo de Jack Sparrow !
Vue sur l'Orne
Vue sur l'Orne
Premier bivouac sur la Vélo Francette

Jour 2 – Saint-Rémy, Pont-d’Ouilly, Roche d’Oëtre, Flers (50km)

On se réveille toujours dans la grisaille. Serait-elle une constante de la Suisse Normande ?

La nuit de bivouac s’est bien passée. Une chouette nous a tenu compagnie un bon moment. Si on a été épargné par le vent et la pluie, l’Orne a fait remonter fraîcheur et humidité. Au petit matin, on est tout contents de se lever pour se faire un petit café. Le soleil ne pouvant nous atteindre, on enfile tous nos vêtements disponibles en sortant des duvets et remballons la tente bien humide.

On se remet en selle sous les nuages. La voie verte que nous suivons depuis Ouistreham se termine quelques kilomètres plus loin. C’est également la fin du plat. La portion suivante, qui nous amène à Pont d’Ouilly, lance les hostilités. Déjà parce qu’on est sur la route et qu’il faut la partager avec des automobilistes. Ensuite parce que la Vélo Francette s’élève. La petite départementale que nous suivons serpente le long des collines du Calvados. Avec les vélos alourdis, on sélectionne nos petits développements pour passer chaque côte tranquillement.

On arrive à la Roche d’Oëtre, qui culmine à 181 mètres d’altitude d’après le panneau. On s’y arrête un instant pour profiter de la vue (et des toilettes).

Mais le ciel continue de s’assombrir et les premières gouttes se font sentir. On reprend notre succession de raidillons et descentes en direction de Flers. S’il ne reste qu’une vingtaine de kilomètres bien balisés, on n’échappera pas à la pluie.

Arrivés mais tout mouillés, on décide de s’arrêter pour aujourd’hui et de rejoindre le camping. L’accueil n’ouvre cependant qu’une heure et demi plus tard. Errants dans les rues proches, on passe devant le cimetière. Un grand mur qui abrite du vent, un préau qui protège des dernières gouttes, voilà qui nous suffit. On se change avant de préparer notre déjeuner. Et au dessert, on finit par profiter des premiers rayons de soleil de la journée.

Gros dodo !
Vue d'un pont
Quand on vous dit que c'est tout droit
En selle sur les vélos de voyage
Au sommet de la Roche d'Oëtre
Pique-nique au cimetière

Jour 3 – Flers, Domfront, Mayenne (69km)

La soirée a quand même été plus que fraîche et nous avons craint pour la nuit. Finalement, bien abrités derrière une haie, et ayant revêtit tous les vêtements que nous avons amenés, elle s’est bien passée.

Au matin, le soleil peine toujours à montrer le bout de son nez. La tente a du mal à sécher et nous, à nous réchauffer malgré notre café matinal. On finit par quitter Flers sous quelques gouttes.

Le premier segment de la matinée emprunte une voie verte. Ancienne ligne de chemin de fer, on retrouve du plat pour une vingtaine de kilomètres. Un peu protégés des arbres qui la bordent, on n’échappera pas la pluie. Un crachin assez épais nous tombe dessus plus d’une heure durant.

Ces portions rectilignes sont parfois lassantes et nous coupent des paysages et du patrimoine environnants. Mais c’est aussi l’occasion de papoter, méditer et se laisser aller sans autre contrainte que de trouver un bon spot pour pique-niquer.

C’est chose faite à Domfront, où une épicerie nous permet d’enrichir nos rations, et un bout de terrain, de sécher la tente. L’accalmie est cependant de courte durée. Pas le temps de manger le dessert qu’une averse se rapproche. On a juste le temps de tout ramasser et tout jeter sous un ancien four à pain avant les premières gouttes… qui seront finalement les seules. On quittera donc la Normandie sans sortir des clichés météorologiques qui lui collent à la peau.

Pour la suite de la Vélo Francette, rendez-vous en Mayenne !

Suivant

Une question sur cet article ?
Rendez-vous sur le groupe Facebook !

Découvrez d'autres aventures