Vietnam, la fin d’une étape
Premier constat de cycliste sur le sud du Vietnam: c’est plat, vraiment plat. Du coup, malgré la chaleur, on supporte bien les kilomètres.
Nous avons rapidement décidé pour profiter de « la fraîcheur matinale » de commencer les journées de pédalage à 6h du matin. D’ailleurs, on peut pas spécialement parler de fraîcheur matinale au sens où nous l’entendons en France au beau milieu d’un beau mois d’Août, non. Là, on parle d’une petite demi heure où l’air est respirable et ensuite d’une chaleur écrasant de 6h30 au reste de la journée sans variation aucune… Une fois prévenus, on fait avec. De toute façon dans la campagne dès que la nuit tombe (aux alentours de 18h) toutes les échoppes ferme c’est l’heure pour nous de prendre notre dernier repas avant un bon dodo.
En dehors des villes, les petits villages s’étalent le long de la route, nichés dans une végétation luxuriante, si bien qu’on ne sait jamais trop quand ils commencent et quand ils terminent. On a l’impression d’avoir toujours le long de la route, un café, un marchand ambulant, une boutique ou quelques maisons.
Ici, on sent encore le rapport à la terre, la terre nourricière. Toutes sortes de fruits délicieux sont vendus en bord de route. Nous qui aimons consommer local, nous sommes servis. C’est la région de l’ananas, pas de problème, on mangera des ananas. Celle des mini-bananes, parfait on les adore. En règle générale, on trouve très facilement de quoi boire ou manger, même dans les endroits les plus reculés. On mange ce que l’on voit pousser et cette relation plutôt saine avec l’environnement nous plait. A côté de ça, les vietnamiens sont les rois du suremballage. Nos petites consciences écologiques sont choquées là où pour eux, il n’y a même pas de question. La street food est très répandue et tout est prétexte à sa petite barquette en polystyrène, son petit sac plastique, gobelet et couvercle, paille, etc… Il est facile de faire des constats comme celui-là et de ne rien proposer, mais il est difficile de voir des sacs plastiques et déchets en tout genre joncher le bas côté de la route sur tous ces kilomètres.
Globalement, question écologie, le Vietnam nous a de toute façon annoncé la couleur rapidement ! Autant pour la Roumanie, l’accessoire indispensable était un bâton pour faire peur au chiens, autant ici, ce sont les magnifiques masques anti-poussière. Tout le monde en porte, en tissus à l’effigie d’Hello Kitty ou en papier jetable. C’est la condition presque vitale pour respirer le long de la route, ville et campagne confondues. Est-ce vraiment efficace au vu de la pollution de l’air… Disons que ça évite de trop tousser et c’est déjà ça.
Relation avec la population
Nous avons parler lors de l’Eurovélo 6 de nos relations avec les autochtones qui étaient sans conteste la meilleure partie de notre voyage. Ici, on déchante un peu. Il est apparemment interdit à la population d’héberger des étrangers. Nous avons dit adieu aux petits dodos dans les jardins pour nous contenter que des fameux nha nghi, ces petit hôtels à bas prix. D’ailleurs, nous avons découvert que les nha nghi étaient souvent utilisés comme hôtel de passe dans le sud. Nos doutes ont clairement été dissipés par la présence de préservatifs sur les tables de nuit, d’affiches sur la prévention du sida et par la grille des tarifs indiqués à l’heure… Vincent a souvent peiné à faire comprendre au gérant que même si nous étions un couple et que nous arrivions en pleine journée, nous souhaitions restés une nuit et non pas une heure… Oui, ça choque personne qu’on soit venus avec nos vélos et nos bagages pour s’envoyer en l’air !
Les contacts sont la plupart du temps chaleureux mais nos relations restent limitées à une relation d’acheteur à prestataire de services. Pour eux, soyons clairs, nous sommes des touristes. Aussi loin que nous sommes allés, nous promener, le constat est le même. Quelques rares curieux possédant un peu d’anglais nous interrogent le long de la route depuis leur scooter et font quelques mètres avec nous. La plupart du temps, par réserve ou désintérêt, on ne nous pose pas de questions. Voir débarquer de nul part deux étrangers à vélo, oui voilà… Inutile de refaire le couplet sur la communication. Comme partout, ne pas parler la même langue demande un peu de bonne volonté. La distance de la population et le fait que nous ne cherchons pas à camper dans leur jardins ne nous aident pas à entamer la discussion.
Voilà, en somme, pas d’échange mémorable avec les habitants du Vietnam, hormis notre hôte à Hô Chi Minh avec qui nous avons eu le plaisir de discuter un peu. Le reste du temps, c’est pas fou.
Bye bye Vietnam
Aujourd’hui, nous sommes déjà à la frontière avec le Cambodge et nos petits repères ne vont déjà plus nous servir. Tout est à recommencer. Et dire qu’on avait déjà appris quelques mots, ou retenu le prix moyen d’un kilo de bananes… Mais finalement, les routines s’installent très vite et nous ne sommes pas inquiets pour la suite du voyage. On sait que s’adapter à une nouvelle monnaie, langue, culture n’est pas si difficile si on est prêt à sacrifier ses propre petites habitudes et à se mettre au diapason.
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