Acclimatation en cours

Huit heures du mat’, on s’élance. Il fait déjà une chaleur à crever. Enfin tout du moins pour nous autres européens.

Ho Chi Minh est immense, c’est la plus grande ville du Vietnam. Nous choisissons donc d’aller au plus simple : une avenue monte plein nord avant de bifurquer vers l’est et sortir vers des zones moins urbanisées. On se faufile alors dans un flow ininterrompu de scooters. Chaque véhicule semble avoir besoin de se faire entendre… Normal, il ne paraît pas y avoir de règle, chacun y va de son envie. Le klaxon devient alors un moyen de signaler sa présence. Multiplier par des milliers d’usagers, imaginez le vacarme. Rouler cinq heures parmi eux, imaginez nos oreilles.

Nous prenons nos repères au fil des kilomètres. En fait, il vaut mieux oublier ce que l’on connait de la sécurité routière et utiliser la règle des pistes de ski. Celui qui est devant à la priorité. Dans la pratique, ça donne : comment faire dégager ceux qui son devant moi ? La bruit cumulé à la chaleur rend le vélo assez violent. Nous nous arrêtons régulièrement pour boire, souvent dans les stations essences qui disposent d’eau bouillie. L’eau du robinet n’étant pas potable au Vietnam, et, en général, en Asie, beaucoup de particuliers et professionnels s’équipent de ces bouteilles-fontaine de 20 litres, bien moins chères que l’eau minérale.

Ces pauses sont l’occasion pour nous de se faire dévisager avec encore plus d’insistance que sur la route. Les jeunes nous lancent des ‘hello’ auxquels nous répondons ‘hello’ pour recevoir un ‘hello’ en réponse. Ils en rigolent, et ça marche de 7 à 77 ans. En ville, un certain nombre de personnes parlent anglais mais ça ne semble pas être le cas en dehors. La route continue ainsi jusqu’à notre arrivée, définie la veille par pur hasard. Après quelques tours de roue supplémentaires, nous trouvons un nha nghi. Il s’agit de petits hôtels à prix serré. Nous y trouvons tout le confort qu’un cycliste peut espérer après une journée de roulage : une douche, froide car les nha nghi ne sont pas équipés d’une chaudière (et à quoi bon ici ?), un ventilateur (les chambre avec la climatisation sont plus chères), un lit, une table et c’est tout. L’ensemble ne date pas d’hier mais reste bien entretenu.

Cul de sac Un lunch Un ananas qui pousse La berge Petite pause Sur un pont

Le lendemain, nous reprenons la route, direction le delta du Mekong, plus tôt que la veille pour espérer avoir un peu d’air frais. Rater. A 7h, il fait déjà aussi chaud qu’à 8h, soit plus ou moins 30°C. La journée commence bien avec des petites routes et notre première piste de terre rouge. Mais après, faute de possibilité, nous sommes contraints de rattraper l’autoroute. Notre hôte d’Ho Chi Minh nous l’avait conseillé pour la facilité et la sécurité, et nous pouvons comprendre son point de vue. Une voie à droite est réservée aux deux-roues. Mais le nombre de cyclistes étant assez anecdotiques de ce qu’on a pu voir jusqu’ici, disons que cette voie est donc principalement utilisée par les scooters. Nous nous retrouvons donc, pour plus de trois heures, juxtaposés aux scooters que notre présence contrarie clairement, ainsi qu’aux camions, bus et véhicules en tout genre qui filent sur les voies de gauche, usant (au sens littéral comme au figuré) de leur klaxon. Associé à la chaleur, ce boucan de tous les diables finit de nous achever et c’est après presque 100 kilomètres que nous trouvons, exténués, notre nha nghi du soir.

« Tabongou »

L’organisation de nos premières journées, dictée par la chaleur ambiante, nous permet de longues après-midis libre de tout pédalage. Nous en avons donc profiter pour tester quelques spécialités culinaires du Vietnam. Beaucoup d’échoppes proposent des plats à base de riz ou de nouilles à bas prix. Certains parcourent aussi les rues en traînant leur chariot de cuisine pour vendre des petits pains de riz fourrés, des sandwiches ou encore des beignets de bananes à la coco. On nous avait beaucoup mis en garde contre la nourriture mais nous avons trouvé tout ça plus que correct, même si évidemment, en France, ils ne passeraient pas devant une inspection d’hygiène. Citons par exemple Laura, très enthousiaste, qui me dit « Ho, regarde ce gros rat ! » ou les gobelets communs, ou encore le rinçage dans une bassine d’eau qui doit faire la journée en guise de vaisselle. Mais vu que tout ce que nous avons pris est bouilli ou fris, le risque semble donc amoindri. Et nous n’avons pas encore été malades, ce qui est presque une preuve en soi. En tout cas, ça reste l’aventure pour commander des plats sans en comprendre le nom. Mais ça permet de goûter à plein de choses et on se régale.

La route vers le delta du Mekong nous permet d’abandonner (provisoirement) les grands axes. Le réseau secondaire est dans un état plus que correct. Nos oreilles sont ravis, nos yeux aussi. Les petits villages que nous traversons sont charmants bien que très pauvres. Les gens y sont plus ou moins coopératifs, comme en ville finalement. Mais certains valent de l’or et c’est bien le principal.

Plan d'eau Vincent à vélo au Vietnam Laura à vélo au Vietnam Un autre lunch Un temple Le ferry Le ferry Laura sur le ferry Le cyclo-pêcheur

Voilà, déjà une semaine de passée. Nous allons repartir demain vers le sud-est pour nous rapprocher de la frontière cambodgienne, mais ça, c’est une autre histoire…

Précédement

Suivant

Une question sur cet article ?
Rendez-vous sur le groupe Facebook !

Découvrez d'autres aventures