Pension vs popote : bien manger sur le GR10
Ah, le manger… Disons le tout de suite, sur la route, le manger tourne vite à l’obsession… Et le sujet est d’autant plus important qu’on se dépense beaucoup physiquement. Sur du GR10, deux choix majeurs s’offrent aux voyageurs : la pension ou l’autonomie.
La première option permet de se restaurer dans les gîtes ou refuges gardés matin et soir. Un panier pique-nique est aussi proposé pour le midi. Si cette solution est (très) coûteuse, elle à l’avantage de ne demander aucune logistique le jour J. On arrive, on prend sa douche et on met les pieds sous la table… Pas besoin de se tracasser à compter des rations ou à se demander comment caser le poids dans son sac les jours de ravitaillement.
Pour ceux qui choisiront l’autonomie, ça se complique ! Avant de partir, nous pensions porter 1 ou 2 jours de nourriture, mais il s’est avéré que la moyenne était plutôt autour de 4 jours… En comptant petits déjeuners, casse-croutes, repas du midi et du soir, ça fait vite du poids. Et ce, sans compter le poids de l’équipement : popote, réchaud, combustible…
Alors, sur la route, à chacun ses petites astuces. On nous a même dit qu’il y avait des voyageurs qui enterraient des rations lyophilisées à l’avance pour en avoir sur toute la traversée sans les porter !
En autonomie, comment on s’organise?
Déjà, il faut savoir combien de jours on doit tenir jusqu’au prochain ravitaillement. N’oubliez pas les dimanches et autres jours de fermetures éventuelles. Ensuite, il faut aussi prévoir suffisamment en quantité. La première semaine de voyage, avec la peur de se surcharger et une mauvaise évaluation des rations, nous avions prévu trop peu. La faim nous a vite pesé sur le moral. Prévoyez bien que vous mangerez plus qu’à l’accoutumé. Entre chaque ravitaillement, il est toutefois possible d’acheter quelques extras dans certains gîtes ou refuges, ainsi qu’auprès de certains bergers qui vendent leur production en direct.
Afin de mieux s’organiser, nous tenions à jour nos stocks dans un petit carnet en comptant le nombre de rations qu’il représentait. C’était un moyen efficace d’être sûr que nous avions assez pour aller jusqu’au suivant.
Alors, qu’est-ce qu’on mange ?
Il faut privilégier des aliments riches, qui se conservent bien et qui sont pas trop lourds. Sans devenir “control freak”, le tableau des valeurs nutritionnelles permet de voir l’apport calorique des aliments pour tenir le coup dans la journée. Il faut aussi une bonne dose de protéines pour pas perdre trop (vite) de masse musculaire.
Nos repas se composent souvent de beaucoup de sucre lent comme le pain, la polenta, la purée, les pâtes 3 minutes, la semoule… et de protéines. Étant à tendance vegan, nous avons opté pour les protéines de soja texturées. Mais sur un voyage aussi long et isolé que le GR10, nous avons dû aussi consommer les classiques saucissons et fromages. Nous profitions des jours de ravitaillement pour manger un maximum de fruits à défaut de pouvoir/vouloir les porter.
Avant le départ, nous avons préparé des “bases” de repas dans des sachets congélations à zip que l’on re-remplissait le long de la route. C’est bien pratique. Nous nous sommes également dans le sac une petite trousse de cuisine. Le principe : avoir quelques épices qui font que, même quand on mange de la polenta pour la 3ème fois en deux jours, on ne se lasse pas ! Dans des petits sachet zip, on avait : du sel, du poivre, des herbes de Provence, de l’ail en poudre, du curry, du piment d’Espelette, quelques bouillons cubes… Insignifiant niveau poids si ce n’est la petite bouteille d’huile d’olive… Et oui, on ne se prive pas.
Petit topo sur l’eau
Prendre des aliments déshydratés quand on fait de la rando, c’est la base. Ça pèse moins lourd, ça se conserve longtemps, c’est peu encombrant, léger… bref, c’est bien pratique. Mais, le seul hic, c’est qu’il faut de l’eau, et ce n’est pas toujours évident… Notre astuce pour ne pas se faire avoir : dédier une petite bouteille à la nourriture. Destinée à bouillir, nous étions moins regardant sur la qualité. Nous n’hésitions pas à la remplir dès que l’eau était abondante, quitte à la porter toute la journée.
En résumé, si vous faites le choix de partir en autonomie, il faut être conscient du tracas que représente la nourriture à elle seule. Entre le poids conséquent, les ravitaillements trop rares, le volume ou la qualité des repas portés, il est plus difficile de ne pas dépendre des refuges. Mais avec un peu d’organisation et de prise sur soi, faire la traversée en autonomie est tout à fait possible. Surtout que de belles initiatives se développent, grâce à la confiance et la gestion libre. Citons la construction du Camps de l’Ours de Labach ou encore le ravitaillement de cabanes en boîtes de conserve proposé par Fabrice autour de Siguer !
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