Tente vs refuges : bien choisir son degré d’autonomie

Il est vrai qu’on peut dire qu’il y a autant de façon de faire un GR que de GRdistes. Mais globalement, les randonneurs se départagent en deux principales catégories : le vagabond autonome avec sa tente sur le dos, et l’aventurier organisé avec ses réservations en refuge. Voyons ce qui les distingue.

Quand on traverse les Pyrénées via le GR10, on peut vouloir aller de refuge en refuge ou au contraire vouloir se sentir libre de dormir où bon nous semble. Ce choix est déterminant car il conditionne beaucoup la préparation de votre périple. Il peut paraître frustrant de devoir se décider avant de partir mais c’est indispensable ! Nous allons voir ensemble comment bien choisir où et comment faire dodo et ce que cela implique.

Le poids du sac

Combien de kilos pouvez-vous porter ? Partir en autonomie peut paraître plus immersif mais la liberté se paie cash : il faut bien avoir en tête que non seulement, le matériel de camping fait son poids (tente, matelas, sac de couchage, drap de sac…), mais qu’il faut aussi prévoir du matériel pour manger (réchaud, popote, vaisselle, nourriture…). Bien sur, il existe aujourd’hui du matériel très léger. Vous pouvez aussi partager ce poids commun avec un compagnon de voyage. Malgré tout, tenir les dix kilos annoncés pour le GR10 ne nous a pas été possible. A contrario, les voyageurs utilisant les refuges se passent de tout ça et peuvent se contenter d’un sac de 20 litres…

La relativité du confort

Jusqu’où êtes-vous prêt à renoncer à votre confort ? Si, après avoir fini votre journée de randonnée, ne pas avoir accès à une douche vous est impensable, préférez les refuges. Voyager en autonomie demande des efforts à notre époque. Il ne faut pas compter sur une prise électrique pour recharger son smartphone le soir, ni craindre la pluie ou le froid et même tolérer l’eau à zéro degré pour se laver. Mais à chaque “problème” sa solution (ici ou par exemple) et surtout, les nuits en bivouac ont un vrai charme. Elles procurent un certain isolement qu’il est difficile d’avoir en refuge, afin de profiter du calme et de la sérénité qu’offrent la montagne.

Seul sous une tente au milieu d’un environnement parfois si hostile, on relativise vite sur l’importance de sa petite personne… D’autres options existent : par exemple, dans les Pyrénées ariégeoises, vous pourrez aussi profiter des cabanes qui servent d’abris pour la nuit si vous êtes prêt à les partager avec quelques souris. Bien que rustiques, elles offrent un réconfort très appréciable. Un toit familier au dessus de la tête, un bon feux de cheminée pour faire sécher ses chaussettes… Bref, l’essentiel pour être heureux !

La cabane d'Ourtiga

Le défi de l’organisation

À quel point avez-vous envie de préparer votre voyage ? Vous ne souhaitez pas prendre de toile de tente, il faut alors réserver votre lit à l’avance car certains établissements sont pris d’assaut dès le printemps. Voyager de refuge en refuge demande de prévoir ses étapes et surtout de s’y tenir ! Attention à ne pas surestimer vos forces les premiers jours. Certains randonneurs voient grand et peinent à rejoindre leur point de chute. Ils sont parfois contraints de décaler toutes leurs réservations (quand cela est encore possible). Ou de prendre un bus ou un taxi pour rejoindre l’étape suivante… Le bivouac offre, de son côté, une liberté appréciable. Il est facile d’ajuster ses étapes au jour le jour, en fonction de sa condition physique ou de la météo. Cette option a toujours notre préférence car il nous semble essentiel de laisser de la place à l’imprévu.

Vue depuis la tente

Le budget du voyage

À combien estimez-vous le juste prix pour cette expérience ? Car les refuges coûtent chers sur la durée. Pour un couple en demi-pension, il faut compter en moyenne 90 euros la nuité. Nous vous laissons faire le calcul pour un GR10 sur 40 ou 50 jours… Le bivouac a l’avantage d’être gratuit, excepté l’investissement initial dans le matériel. Mais même en choisissant le haut de gamme, le prix de revient à la nuit est bien inférieur à celui des gîtes d’étape et refuges. Certains GRdistes choisissent alors de découper le parcours sur plusieurs années pour répartir son coût. Mais pour nous, inscrire l’effort dans la durée est essentiel pour une immersion totale.

Voilà, nous espérons que vous avez les clés pour choisir le style de voyage qui vous ressemble. Il est nécessaire de bien se connaître pour profiter au mieux de ces expériences. Notre conseil : n’optez pas pour une solution intermédiaire. C’est le meilleur moyen de rater sa préparation et de le regretter une fois sur la route. N’hésitez à nous parler de votre projet dans le groupe !

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