Entre jungles sauvage et urbaine
Après des aux revoir chaleureux avec Helen et sa famille, nous reprenons la route. Nous quittons la côte est et ses plages afin de rejoindre la capitale Kuala Lumpur sur la côte ouest.
Nous essayons de sortir rapidement des grands axes pour rejoindre les réseaux secondaires, plus agréables à vélo. La jungle nous fournit un peu d’ombre, ce qui n’est pas désagréable au vu de la chaleur étouffante de ces derniers jours. Le long de la route, les singes nous distraient par leurs cabrioles, ils sautent de branche en branche et font la course avec nous. Il est midi, il fait maintenant trop chaud pour eux, et pour nous aussi. Le soleil est bien trop violent pour continuer notre route, nous faisons une halte à l’abri d’une terrasse d’un restaurant fermé.
L’après-midi passe rapidement, nous discutons de notre retour, déjà. Mais pour l’heure, la priorité est de trouver un endroit où dormir. Nous remontons sur les vélos avec en tête l’idée de s’arrêter rapidement. Finalement, au bout de quelques mètres une maison et son petit jardin ombragé nous font de l’œil. On tente notre chance. Notre requête est tout de suite acceptée ! Comme pour nous faire mentir, cette famille malaise est tout simplement adorable. Le soir, la maman, qui tient à nous faire goûter les spécialités locales, nous a préparé un festin ! On se régale, on discute, on fait travailler l’anglais des deux plus grandes filles et la soirée s’achève tranquillement.
Le lendemain, nous souhaitons nous arrêter au pied du col que nous devrons traverser. Les villages disparaissent, il ne reste que quelques cabanes perdues au milieu de plantations en tout genre. On pressent que trouver un abris pour la nuit ne sera pas facile. Nous attendons toujours de trouver quelques maisons, mais la nuit commence à tomber. Nous devons impérativement nous arrêter maintenant. Nous apercevons quelqu’un dans une plantation, il accepte qu nous posions notre tente et nous offre une douche. La tente juste montée, la pluie commence à tomber… Posés dans les cailloux, ce n’est pas le campement le plus confortable que nous avons eu, mais pour l’heure ça fera très bien l’affaire. Notre bolée de noodles avalée, nous nous couchons. La pluie a fait place à une humidité poisseuse. Dans la tente la chaleur est quasi insupportable, la nuit va être longue.
Aujourd’hui, on va souffrir. On se prépare mentalement durant les quelques kilomètres qui nous sépare de la montée pour se mettre en condition. Nous sommes partis tôt, l’air est encore un peu frais, la nuit n’a pas été si mauvaise que ça finalement et les jambes sont bonnes. La route commence à serpenter tranquillement, on prend de l’altitude. La vue est jolie, on en profite. On a un bon rythme, on monte plutôt surpris de la clémence de la côte. La surprise nous attendait à la fin. Les derniers mètres sont raides, vraiment raides. On savait bien qu’on allait pas s’en tirer à si bon compte. On puise dans ce qui nous reste de forces pour atteindre le sommet. Cette fois, c’est bon, la route redescend. Et c’est parti pour un moment de pur plaisir, la descente. La pente est parfaite, ni trop raide, ni trop douce. On se jette dans les courbes avec plaisir, balançant nos vélos chargés de droite à gauche, on se croirait presque à moto! On aperçoit un petit singe assit au milieu de la route, comme ahuri de nous voir passer à toute vitesse. La route redevient plate, les premiers villages apparaissent et bientôt la ville : Kuala Lumpur.
La circulation est difficile aux abords de Kuala Lumpur, beaucoup d’autoroutes (interdites au vélo) la desservent. Nous n’empruntons sûrement pas le chemin le plus sympa mais nous avons hâte d’arriver. La petite famille nous invite à les accompagner en randonnée. Entre visiter le centre ville et voir une chute d’eau, notre choix est rapide ! Après une petite heure de voiture, nous arrivons au départ du sentier. De nombreuses familles malaises sont présentes, l’endroit est très prisé pour pique-niquer. Nous les regardons amusé, débarquer des tonnes de matériel indispensable à tout pique-nique qui se respecte, comme… un générateur ! Le sentier est ponctué de quelques passages à gués. Puis nous arrivons devant la magnifique cascade. Un petit chemin assez raide permet de monter à son sommet. De là, la vue est magnifique. Nous y passons l’après-midi entre jeux, sieste et baignade. Finalement de KL nous n’aurons pas vu grand chose, si ce n’est un bref aperçu le temps de la traverser lors notre départ pour Malacca.
A Malacca, nous rejoignons Nicolas, le frère de Vincent, et Clélia, sa copine. Nous restons quelques jours. C’est l’occasion pour nous de poser les vélos et passer du temps en famille. La ville n’est pas très grande, nous décidons de la visiter à pied. A chinatown nous faisons une halte dans une tea house le temps d’une cérémonie du thé. Dans cette univers propice à la discussion, nous partageons nos impressions sur l’Asie du sud est et nos voyages respectifs.
Le retour approche et se fait de plus en plus présent dans nos tête. Entre excitation et appréhension, nos sentiments oscillent. Le départ de Malacca marque pour nous la dernière ligne droite avant de rejoindre Singapour. Le décompte des kilomètres nous séparant de l’aéroport a commencé.
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