Le début de la fin
Le passage à la frontière est l’un des plus rapides que l’on ait eu : un papier sur les maladies à signaler, un scan de doigts pour vérifier l’identité du possesseur du passeport et hop, un tampon de plus !
Nous voilà autorisés en Malaisie pour 90 jours, bien plus que nécessaire pour atteindre Singapour et notre avion qui part le 24 mars, quoi qu’il arrive.
À peine plus de quarante kilomètres nous séparent de la première ville, Kota Bharu. Nous y avons réservé trois nuits dans une guesthouse, d’une part en réaction à notre challenge réussi « J’irai dormir chez vous » lors de nos deux mois thaïlandais, et d’autre part pour se préparer à la traversée de cet ultime pays. Ces premiers tours de roue nous laissent cependant une impression mitigée : les voies extérieures pour cyclistes et scootéristes ont pratiquement disparu. Ajoutez les voitures qui roulent bien plus vite et doublent bien plus prêt, et vous obtenez un niveau de sécurité similaire à la France… Dommage, on se sentait si sereins jusqu’alors.
Pour une raison ou pour une autre, le GPS a décidé de ne plus fonctionner depuis le passage en Malaisie. Si cela complique les trajets péri-urbains, une fois à Kota Bharu, nous nous sommes vite rendu compte que cela allait être assez handicapant… Enfin, nous finissons par trouver tant bien que mal notre guesthouse et commençons à préparer la suite.
Le changement de nos derniers bahts contre le ringgit malais effectué, nous nous promenons dans la ville en quête de nourriture. Ce qui nous a pris un bon moment à cause de cette nouvelle monnaie qui nous oblige à faire de savantes conversions entre euros, dollars, bahts et ringgits… Le reste de notre temps s’articule autour de l’organisation des prochains jours, du repos bien mérité et la visite de la ville (assez rapide à vrai dire, ce n’est pas bien grand). Nous sommes toutefois surpris du changement d’atmosphère. Toutes les enseignes occidentales sont maintenant de retour dans nos vies… A chaque coin de rues, nous retrouvons les piliers de la consommation capitaliste tandis que les petites échoppes se retrouvent accumulées sur quelques places de parking ou dans des night markets bien diminués. C’est triste. Enfin, cette uniformisation de la consommation doit en ravir plus d’un… Que ce soit du coté des actionnaires, ou des consommateurs, d’ailleurs.
Notre première étape nous amène 350km plus au sud. Quatre jours après Kota Bharu, nous sommes plus que mitigés sur la Malaisie. Ou plus précisément sur ses habitants. S’ils sont prompts à nous hurler dessus des « hello » depuis leurs scooters, dès que l’on s’arrête, plus personne ne semble s’intéresser à nous, si ce n’est pour nous dévisager longuement, que l’on pique-nique ou se brosse les dents… Mais le pire reste la recherche d’espace pour la nuit. Les gens, bien que parlant très bien anglais, se montrent totalement fermés à l’idée de partager quelques mètres carrés de leur jardin. Les rares fois où ils daignent nous répondre, c’est pour nous rire au nez, ce qui fait à peine plus plaisir que l’ignorance servit généralement… Après trois nuits seuls sur la plage, la Thaïlande nous manque déjà…
Bon, pour être objectif, nous devons cité deux situations où nous avons trouvé de l’aide : une famille, qui nous a autorisé dans son jardin et offert une bonne noix de coco, et un homme qui nous a permis de prendre une douche et avec lequel nous avons pu discuter un moment. Mais c’est finalement bien peu sur le nombre de requêtes…
Le trajet en lui-même n’a rien eu d’extraordinaire. Nous suivons le littoral quand c’est possible. Les réseaux secondaires étant presque inexistants, nous empruntons des axes trop grands pour être sympathiques, nos seules distractions étant alors les klaxons et les gaz d’échappement.
Notre passage à Kuantan va tout de même sauver les meubles. Nous y rencontrons notre premier hôte Couchsurfing du voyage (oui, le premier en 10000km et une centaine de demandes sur deux continents). Au delà du plaisir de retrouver un lit et une douche, nous passons un très bon moment avec la famille qui nous fera découvrir des spécialités chinoises délicieuses ainsi que sa ville via une belle randonnée d’altitude et le tour des plages. Laura aura même droit à un goûter d’anniversaire. Un vrai réconfort après ces premiers jours mi-figue mi-raisin !
Il est maintenant temps de repartir et vu que nous avons le temps, nous décidons de traverser la Malaisie pour rejoindre la côte ouest et sa capitale, Kuala Lumpur !
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