Le trek Skógar – Landmannalaugar

Début du trek à Skógar. Il est 8h, il pleut. Après une demi-heure, on se dit que ça peut durer la semaine et qu’il faudra bien y aller un jour si nous voulons arriver à Landmannalaugar dans les temps.

318 marches pour commencer. Il faut rallier le haut de la cascade d’où part le sentier de 26km pour ce premier jour de marche. Le sac se fait déjà sentir. Les jambes aussi. Le temps de dérouiller, après, ça va mieux. Le ciel se découvre au fur et à mesure que nous avançons et nous permet de profiter du paysage magnifique qui nous entoure. Nous remontons la rivière et découvrons une multitude de petites cascades.

Plus tard, nous passons le premier refuge, traversons un premier glacier qui commence sérieusement à fondre puis continuons en direction du volcan Eyjafjallajökull dont la dernière éruption date de 2010. La traversée du champs de lave se révèle assez impressionnante.

Nous arrivons au col de Fimmvörðuháls puis passons la crête Heljarkambur. À ce moment de la journée, la fatigue se fait sentir et les genoux deviennent douloureux. La descente de la vallée de Mýrdalsjökull vers Þórsmörk me semble terriblement longue et je n’attends plus que de pouvoir monter ma tente et m’enfouir dans mon duvet…

Cascade de Skogafoss, Islande
Vue du col Fimmvörðuháls, Islande
Vue sur Þórsmörk, Islande

Départ de Þórsmörk après une bonne de sommeil réparatrice. Il n’est pas tôt, mais les jambes vont mieux. Nous savons que nous aurons maintenant plusieurs gués à franchir. Nous rencontrons le premier après seulement une demi-heure de marche. Au vu du courant, nous sommes contents de trouver un pont. Courageux mais pas téméraires.

La première difficulté arrive rapidement avec la traversée d’une première montagne, pas très longue mais d’un bon dénivelé, pour arriver à la rivière Þrönga qui, elle, n’a pas de pont. Chaussures autour du cou, pantalon remonté, nous traversons l’eau glacée en assurant nos appuis. J’imagine mal ce qui se passerait si mon sac devait tomber à l’eau…

Première alerte météorologique

S’en suit la traversée de la très belle vallée d’Almenningar. Pas de rencontres sur les deux dernières heures de marche mais le sentier est relativement bien balisé. Un petit pont et une dernière montée plus tard, voici le refuge d’Emstrur à l’horizon. Situé en altitude, l’endroit est continuellement balayé d’un vent violent, remuant le sable fin et noir qui compose le sol. Je me dis que la nuit va être longue.

Sur le trek, Islande
Sur le trek, Islande

Après une nuit catastrophique, nous partons au petit jour. Personne à l’horizon. Juste l’imposant mont Hattafell. La traversée du désert d’Emstrur est incroyable. La solitude omniprésente. Pas un bruit. Pas une âme. Après plusieurs heures de marche dans ces terres désolées, l’arrivée dans la région d’Álftavatn apparaît comme une oasis. Tout y est vert. La mousse épaisse et les hautes herbes bordent le sentier. Jusqu’à l’arrivée au lac, par l’est, où le camping quasi désert est devenu le repère de quelques moutons. Notre avancée a été ponctuée par plusieurs gués à traverser, d’une profondeur allant de la cheville au haut de la cuisse. Une de mes étapes préférées.

Mont Hattafell, Islande
Passage à gué, Islande

Départ du lac. Après une bonne heure de marche, un petit gué à franchir puis la grosse difficulté de ce troisième jour. Une fois en haut, nous nous retournons pour voir le bout de chemin parcouru. Un brin de soleil éclaire alors la vallée et laisse place à l’une des plus belles vues rencontrées. Le lac en fond, les montagnes de chaque côté, la verdure, la lumière… Parfait. Nous continuons vers le sud et passons près de nos premiers jets de vapeur. Le souffre qui en émane colore la terre. Ça sent l’œuf pourri, mais c’est beau. Au loin, nous finissons par apercevoir le refuge de Hrafntinnusker. Le terrain est vallonné et boueux mais les nuages qui arrivent derrière nous nous motivent à y arriver au plus vite.

Une fois sur place, le gardien nous apprend qu’une grosse tempête arrivera dans la nuit et nous déconseille fortement la tente. Soit, une nuit sous un vrai toit ne pourra pas nous faire de mal… si ce n’est au portefeuille (environ 42€). Une vingtaine de trekkeurs nous rejoignent et nous passons les 36 heures suivantes ensemble, la tempête restant plus longtemps que prévu… Ça reste tout de même un bon souvenir, se savoir en sureté et au chaud quand les éléments se déchaînent étant très apaisant. On y a trouvé beaucoup d’entre-aide et de solidarité, avec des échanges de livres, prêts de batteries externes, parties de cartes, ou encore repas partagés.

Lac de Álftavatn, Islande
Refuge de Hrafntinnusker, Islande

Après notre journée de repos forcé, nous nous remettons en route pour la dernière étape. La pluie tombe toujours mais le vent s’est bien calmé. Le dénivelé joue en notre faveur et nous savons que d’ici deux ou trois heures, le temps des sources chaudes de Landmannalaugar sera venu. Mais ne boudons pas notre plaisir, cette partie du voyage est aussi belle que les autres. Une première heure bien trempée passée, le soleil se rappelle de nous. Les arcs en ciel se multiplient sur notre route. Nous croisons alors un écrin surréaliste : une petite colline verdoyante, bordée de ruisseaux d’eau chaude d’où s’élèvent de la vapeur et peuplée de moutons. Aussi beau qu’inattendu. Nous traversons aussi le massif de Brennisteinsalda puis le champ de lave de Laugahraun pour enfin, descendre vers la vallée de Landmannalaugar.

Vue du trek vers Landmannalaugar, Islande
Entre les gouttes, un arc-en-ciel
Arrivée à Landmannalaugar, Islande

L’arrivée à Landmannalaugar et la fin de la parenthèse enchantée

Voilà, ça sent déjà la fin. Nous découvrons à Landmannalaugar un des petits plaisirs islandais : les sources chaudes. Eau à 48°C, un bonheur pour le corps après toutes ces heures de marche ! Un message mettait en garde contre une bactérie qui sévit dans ces eaux, mais je ne l’ai pas vue. Il y a aussi un papy qui vend quelques denrées alimentaires dans un vieux bus réaménagé à côté du camping. Ce n’est pas donné mais quelle joie de pouvoir manger autres choses que ces sachets lyophilisés, genre du pain. Dommage qu’il n’avait pas de fromage.

Sinon, le coin permet de faire encore de belles balades, et sans le sac à dos, laissé sous la tente. De quoi s’occuper et profiter encore un peu des lieux, en attendant notre bus pour la civilisation qui arrive dans un peu moins de 24 heures.

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