Le long de la digue

Passau. Ce nom, nous l’avions retenu en entrant sur le sol allemand. Il symbolisait pour nous la frontière, et déjà nous y sommes. Très vite passé, devant nous s’offre l’Autriche.

L’Autriche n’est pas fondamentalement différente de l’Allemagne. En tout cas, d’un point de vu extérieur. Déjà, la frontière n’est pas signalée. Encore une fois, c’est le changement de design des panneaux Eurovélo qui nous a mis la puce à l’oreille…

L’Autriche est belle. Le paysage change, plus vallonné que l’Allemagne aux abords du Danube. Nous le suivons encore et toujours. Il se dessine dans le lointain, entre les courbes molles des colline. Le chemin est paisible, le circuit très bien indiqué, la piste bétonnée, la route plate. Les kilomètres défilent rapidement, presque trop. Le paysage est tellement beau mais nous n’en profiterons pas longtemps… C’est l’une des plus jolie étape du voyage à ce jour.

L’Autriche est accueillante. Les gens sont globalement plus anglophones et c’est pour nous plus facile de communiquer avec eux. Nous avons pu demander un petit coin de pelouse pour poser notre tente presque chaque nuit, faire de belles rencontres encore une fois et même profiter d’une bière face au Danube en échangeant quelques anecdotes de voyages avec nos hôtes d’un soir.

Avant de quitter l’Autriche, nous passons par Wien. Le choc. Nous errons hébétés au milieu du flot incessant de touristes, nos vélos à la mains sans trop savoir où aller. Les abords de la ville sont verdoyant ce qui force le contraste avec le centre ville, minéral. Après ces jours sur les routes calmes de la campagne autrichienne, Wien nous rappelle Paris. L’envie d’y rester ne se fait pas sentir, pas cette fois, mais la ville semble belle. Peut-être une prochaine fois…

Rapidement, nous arrivons en Slovaquie. Au loin Bratislava ne parait pas très belle, urbanisée, étendue, pas vraiment l’image que nous nous en faisions. Le centre ville, plus petit, plus serein, nous séduit. Le temps d’un pause glace, nous nous promenons dans la ville. Ce jour-là, le vent est très fort. Nous nous inquiétons pour la tente et décidons de ne pas rester au camping pour poursuivre notre route. Les heures à pédaler sur la digue avec le vent de face nous font vite regretter cette décision. C’est finalement une âme charitable qui, en nous offrant un bout de jardin bien abrité du vent et un bon casse-croûte, sauvera notre journée.

Le soir, trouver un endroit pour dormir est toujours un moment d’incertitude. Nous passons dans les villages à l’affût de personnes dehors afin d’engager la conversation. Certains, malgré la barrière de la langue, font des efforts pour nous comprendre, d’autre non. Mais tous les gens qui nous accueilli ont été incroyables. Trouver un moyen de se raconter nos histoires respectives sans parler le même langage est toujours magique. La bonne volonté peut tout faire !

Nous reprenons la route. La Slovaquie passe très vite, les kilomètres de digue que suit l’Eurovélo 6 ne sont pas spécialement beaux. Nous avançons. Avant de quitter le pays, nous faisons un dernier stop dans un jardin, et encore une fois, l’hospitalité de nos hôtes nous surprend. Notre démarche les fait rire, mais ils nous offrent un peu de place dans leur jardin, puis nous offrent successivement un café, une douche, du pain perdu et même un petit déjeuner pour le matin, étant eux-mêmes partis travailler. La Slovaquie nous laissera un chouette souvenir humain.

Lors de l’arrivée en Hongrie, le Danube est là, majestueux. Le soleil brille, la route est magnifique. Quelques collines nous accueillent. Notre arrivée se fait sous de bons hospices. Mais rapidement le paysage nous rappelle celui traversé en France. Finis les petits vergés d’Autriche, place au champ de monocultures de maïs. Dommage. Nous nous dirigeons vers Budapest, nous avons prévu d’y rester une nuit en auberge afin de pouvoir y laisser les vélos et faire un tour en ville.

Le patrimoine architecturale est éclectique et surprenant. Il y a beaucoup de choses à voir, une soirée ne sera pas suffisante. Nous n’avons pas préparé notre visite et décidons donc d’errer un peu au hasard des rues. Débarrassés des vélos pour la soirée, nous nous laissons porter par la foules. Mais la fatigue des derniers jours se fait sentir. Nous ne tardons pas et rentrons nous coucher. Budapest, nous y reviendrons sûrement aussi !

Les gens ne parlent pas beaucoup anglais. Pratiquement à chaque fois, on nous demande si nous parlons allemand. Malheureusement pour nous, les cours d’allemand de Laura semblent bien lointains… Quelques rudiments aident cependant à se comprendre. Nous continuons à demander un peu d’hospitalité aux gens que nous croisons. Un soir, un maraîcher nous a installé dans son exploitation en bord de Danube où nous avons été rejoins par deux sympathiques Allemands. Un autre soir, nous avons été gentiment conduits à la maison paroissial du village. Pratique mais le contact avec les autochtones nous manque.

Le jour suivant, un camping est indiqué sur la carte. Fatigués par la chaleur des derniers jours (plus de 40°C l’après-midi), nous nous arrêtons. L’endroit permet de se baigner dans le Danube mais visiblement le camping semble plus toléré qu’organisé. L’endroit ne nous inspire pas trop et nous reprenons notre route vers le village en quête d’un jardin où dormir. Nous croisons un petit groupe de gens, personne ne parlent anglais. Un des membres du groupe nous fait signe de le suivre et nous emmène chez ‘la personne du village qui parle anglais’. Nous expliquons notre requête. À peine notre phrase finit, il nous accepte dans son jardin.

Sa femme nous montre une petit coin à l’ombre pour notre tente et nous invite à la suivre. C’est l’heure du biberon pour le bébé de la maison, une petite chèvre ! Laura est aux anges et se prête au jeu. Rapidement, ils nous proposent un café et une douche. Ils nous offrent ensuite un apéritif et nous invitent à dîner pour goûter des spécialités locales et faîtes-maison. La soirée se poursuit autour d’un verre. Notre hôte ne parle pas anglais mais le comprend très bien. Il nous explique que c’est grâce aux films en VO à la TV croate. Nous lui parlons donc en anglais, il nous répond en Allemand et nous arrivons à nous comprendre. Laura s’improvise interprète et avec beaucoup de mimes, nous discutons jusqu’à minuit. Nous apprenons beaucoup sur l’histoire commune du Monténégro, de la Slovaquie, de la Croatie…

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Le matin, nous sommes attendu pour le petit déjeuner, typique, constitué d’une large variété de charcuterie. La journée passe très vite autour de l’entretien des vélos et de la découverte des activités de la ferme : élevage de chèvres, de taureaux, de cochons… et gnôle maison ! Le tout bio, bien entendu.

Le lendemain, l’émotion est de la partie lors des au-revoir mais nous nous reverrons peut-être un jour. Nous nous remettons alors en route, direction la Serbie…

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