Bienvenue à la maison

Passage de la frontière serbe et premier tampon dans le passeport du voyage ! La procédure est simplifiée et ne nous prend pas plus de deux minutes.

En plus, le premier panneau visible après le poste frontière est à destination des cyclotouristes de l’Eurovélo 6 : toutes les villes étapes y sont recensées, avec les distances intermédiaires et les itinéraires alternatifs. Bravo. Nous pouvons nous élancer sur les routes de la Serbie !

Nous changeons encore une fois de monnaie lors du premier village et reprenons la route. La différence avec la Hongrie n’est pas radicale. Mais croiser les charrettes tractées par un cheval amorce le changement. Nous nous arrêtons dans la première ville pour casser la croûte et en profiter pour manger une glace. Les gens nous regardent, déambuler dans les rues avec nos vélos chargés, mais restent de marbre. Ambiance.

Une fois chargés de provisions et d’eau, nous regagnons la route du fleuve. Après quelques kilomètres, un homme, qui nous avait précédemment salué lors de son dépassement, se range dans le bas coté et nous fait signe de s’arrêter. Dans un anglais approximatif, il nous explique vouloir nous inviter à visiter sa distillerie à whisky et nous en indique la route. Un peu plus tard, nous le rencontrons donc à nouveau, dans son verger où il produit avec un ami… du calvados ! Passons les détails linguistiques, nous sommes heureux de pouvoir nous arrêter, qui plus est, en bon compagnie. La soirée se passe tranquillement à discuter avec les deux compères qui finissent par nous prêter leur caravane pour la nuit. Ça commence bien.

La caravane

De retour sur nos vélos, nous continuons à suivre le fleuve. L’itinéraire est dans l’ensemble bien indiqué, mieux que nous l’espérions, et les routes, bien que souvent partagées avec les automobilistes, plutôt bonnes, ce qui nous permet d’avancer vite. Et heureusement, car les paysages ne sont pas, là non plus, incroyables. Beaucoup de champs en monoculture, beaucoup de déchets… Un agriculteur nous laisse planter notre tente devant chez lui lors d’une étape proche d’un contre la montre du Tour de France pour rejoindre Belgrade.

L’arrivée dans la ville se passe plutôt bien par rapport à Budapest par exemple. Nous quittons l’itinéraire de l’Eurovélo pour rejoindre notre auberge de jeunesse, où nous avons réserver deux nuits pour avoir le temps de visiter un peu la ville. Cependant, après nos 96 kilomètres dans la matinée, nous trouvons plus judicieux d’utiliser l’après-midi à ne rien faire. C’est donc un peu plus reposé que nous arpentons Belgrade le lendemain. Au programme, visite de la citadelle et balades dans les quartiers touristiques et anciens.

Arrivée à Belgrade La citadelle de Belgrade La citadelle de Belgrade Vue de l'auberge

Au fur et à mesure du temps passé dans la ville, nous sommes frappés par les différences. Certains bâtiments et quartiers sont comme neufs, modernes et brillants, parfait reflet du capitalisme nouveau et d’autres, parfois mitoyens, sont abandonnés voir à moitié détruits… Tout semble aller à deux vitesses en fonction des besoins… du plus offrants. Mitigés, et déçus par la taille de notre boule de glace, nous rentrons à l’auberge se reposer et préparer le départ.

Notre dernière journée en Serbie allait nous rappeler des souvenirs. Après être sortis de la ville, l’Eurovélo 6 emprunte à nouveau… une digue ! Nous continuons notre route vers l’est sur des revêtements de plus ou moins bonne qualité pour finir la journée dans la maison d’un pêcheur, proche de la frontière. Qu’il est étrange, et sympathique, de se demander où l’on va dormir le soir même pour se retrouver un quart d’heure plus tard à la table d’un parfait inconnu qui nous accueille avec un cochon de lait et une bonne bière. Globalement, les Serbes ont été vraiment très accueillants mais à leur manière. Sous une froideur apparente s’est cachée bien souvent une gentillesse spontanée.

Laura en Serbie

Le passage de la frontière roumaine approche. Après une semaine passée en Serbie, il est déjà temps de la quitter et de changer d’environnement. Nous récupérons nos passeports du douanier roumain sans nouveau tampon. Lorsque nous lui demandons si c’est normal, il nous répond :
– « La Roumanie, c’est l’Union Européenne. Alors, bienvenue à la maison ! »

Chouette entrée en matière, n’est-ce pas ? C’est donc confiants que nous pédalons nos premiers kilomètres en terre roumaine. Puis nous croisons un couple de cyclotouristes munis de… bâtons. Ils nous expliquent avoir été poursuivis par des chiens errants et que c’était un bon moyen de leur faire peur. On en avait bien vu quelques uns en Serbie mais rien d’aussi alarmant. On décide donc de s’équiper pour continuer notre route plus sereinement.

Après cette journée riche en émotions, nous nous arrêtons dans un village en quête d’hospitalité. Notre première demande sera la bonne. Mais notre hôte ne comprend pas l’histoire de la tente et nous invite donc à dormir chez lui. Le fils d’un de ses amis parlant anglais, nous avons donc pu passer une première soirée à échanger avec nos amis roumains.

Le changement radical intervient alors. Cette portion de la Roumanie est magnifique. Certes, il n’y a plus aucun panneau ou aucune piste cyclable, mais les paysages rencontrés lors des ces premiers jours sont superbes. La route serpente le long du fleuve niché au creux des gorges. L’alternance des falaises minérales et des forets verdoyantes, et un régal pour les yeux. Le soleil fait miroiter l’eau et achève le tableau. Quelle claque !

Roumanie Roumanie Roumanie Roumanie Roumanie Roumanie Roumanie

Nous nous arrêtons passer la nuit chez une nouvelle bonne âme roumaine qui accepta notre demande sans hésiter. Ca fait plaisir. Au vu des températures près de l’eau, il nous invite même à passer la nuit à l’intérieur. L’histoire se répète d’ailleurs le lendemain, où le militaire retraité à qui nous demandons asile, accepte, encore une fois, bien volontiers.

Ces quatre premières journées en Roumanie ont donc été parfaites. Jusqu’à ce que la météo change et que nous nous retrouvions ce matin tout trempés sur nos vélos… Finalement, contraints par la pluie et le vent, nous commençons à demander un peu d’aide à 11 heure, pour se retrouver au chaud et nourris à 11:30.

« Bienvenue à la maison » qu’il disait… Il ne croyait pas si bien dire !

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